Extinction des espèces océaniques

L’extinction des espèces océaniques sera bientôt inévitable !

Les océans sont en passe de connaître une phase d’extinction massive de ses espèces sans précédent dans l’histoire de l’humanité, c’est ce qu’indique un panel d’experts internationaux sur océans dans un rapport publié le 21 juin 2011

Selon le panel, un trio fatal de trois facteurs -réchauffement, acidification et manque d’oxygène- est en train de créer les conditions associées à absolument toutes les extinctions majeures que nous avons connues dans l’histoire de notre planète. Selon le rapport des scientifiques, les effets combinés de ces facteurs d’agression sont à l’origine d’une dégénérescence des océans qui est beaucoup plus rapide que ce que tous les experts avaient pu prédire. Le 11 avril eut lieu la première conférence internationale interdisciplinaire durant laquelle émergèrent de très vifs avertissements quant à l’urgence de considérer l’impact cumulatif de tous les facteurs d’agression des océans.

« Les découvertes sont accablantes » affirme le professeur Alex Rogers, directeur scientifique du programme international pour l’état des océans, qui a convoqué le colloque.

« Après examen des effets cumulatifs que l’humanité inflige aux océans, il s’est avéré que les conséquences sont bien plus importantes que ce que nous avions isolément prédit.»

« C’est une situation très grave exigeant une action sans équivoque à tous les niveaux » signale Rogers spécialiste de l’écologie, de la biodiversité, de l’évolution des écosystèmes en haute mer, des coraux d’eau froide et des monts sous-marins.

Selon les scientifiques, les premières étapes de l’extinction à l’échelle mondiale ont peut-être déjà commencé à prendre forme avec une augmentation du risque d’extinction de certaines espèces marines comme certains récifs coralliens. Ils ajoutent que « la vitesse d’évolution sans précédent » rend une évaluation précise très difficile.
Rogers affirme : «  nous cherchons les conséquences de cette dégénérescence sur l’humanité, plus précisément à déterminer l’impact sur notre vie quotidienne et plus important encore sur celle de nos enfants et des générations futures… »

Danger sur l’environnement océanique

Des océanographes de nombreuses institutions du monde se sont réunis à l’université d’Oxford sous le patronage du Programme International pour l’état des océans et de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Les 27 participants de 18 pays dans 6 pays ont produit une évaluation inquiétante des menaces actuelles.
Le groupe de scientifiques a examiné les études récentes effectuées par des océanographes et a trouvé des preuves irréfutables validant l’hypothèse selon laquelle les effets du changement climatique couplés avec d’autres effets induits par l’Homme comme la surpêche et l’écoulement des nutriments issus de l’agriculture, ont déjà provoqué une baisse spectaculaire de la santé des océans.

Dan Laffoley, Vice-président de la Commission mondiale des aires protégées de l’UICN chargé du milieu marin, co-auteur du rapport et conseiller principal auprès de l’UICN affirme : « les meilleurs experts mondiaux sur les océans sont surpris par le rythme et l’ampleur des changements climatiques que nous observons. Le défi pour l’avenir des océans est vaste, mais contrairement aux générations précédentes, nous savons ce qui doit désormais se passer. Le temps pour protéger le cœur bleu de notre planète nous est désormais compté, il s’agit d’une urgence impérieuse ».

Le groupe exhorte : « la réduction immédiate d’émission de CO2 dans l’atmosphère associée à un nombre croissant de mesures significatives afin d’atténuer la teneur en dioxyde de carbone dans l’air apparait comme une nécessité tout comme la meilleure gestion des puits de carbone côtiers et marins afin d’éviter des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre ». La question des océans est primordiale et extrêmement d’actualité dans les discussions et délibérations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)».

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